Connu sous le nom de: Fièvre des tiques (Australie) - Tristeza (Portugal)

Agent étiologique: Anaplasma marginale - A. ovis - A. mesaeterum - Erlichia bovia

Introduction

L’anaplasmose' est une maladie des ruminants causée par les rickettsies Anaplasma marginale, A. ovis, A. mesaeterum et Ehrlichia bovis. Ces parasites résident exclusivement à l’intérieur des globules rouges de leurs hôtes.

Les bovins, les ovins, les cerfs, les antilopes et les ruminants sauvages peuvent tous être infectés. A. marginale est l’agent étiologique le plus commun chez les bovins et les ruminants sauvages, et A. ovis est trouvé chez les moutons et les chèvres.

A. centrale entraine une maladie peu sévère chez les bovins, et a été utilisé pour le développement de certains vaccins. A. mesaeterum est similaire à A. ovis mais a un pouvoir pathogène moins élevé.

La maladie est notifiable à l’Office Internationale des Epizooties (OIE).

Voir également: Anaplasma

Animaux touchés

L’espèce bovine Bos indicus est résistante aux tiques et ceci peut expliquer le taux de transmission plus bas pour cette espèce.

L’immunité maternelle des veaux est suivie par une immunité de jeune âge, et les animaux n’apparaissent pas susceptibles à la maladie jusqu’à 9-12 mois. L’exposition à la maladie avant cet âge entraîne souvent une immunité protectrice à vie, ce qui permet une stabilité endémique en présence de la maladie et des vecteurs.

La maladie survient à tout âge chez les moutons et les chèvres, mais elle reste peu sévère et est exacerbée par le stress.

Distribution

L’anaplasmose survient plus fréquemment dans les régions tropicales et subtropicales, surtout l’Amérique Centrale et du Sud, les Etats Unis d’Amérique, l’Afrique, l’Australie, et l’Europe du Sud. Le climat maintient les insectes et les vecteurs nécessaires à la transmission du parasite.

Le rôle du moucheron Culicoides et des mouches piquantes contribue à la propagation de l’Anaplasmose.

Transmission

La transmission de l’anaplasmose est effectuée par les tiques.

Les bovins rétablis deviennent porteurs de la maladie, et même si les signes cliniques ne réapparaissent pas, le cycle de vie de la bactérie s’effectue et il peut y avoir transmission à des animaux vulnérables.

La transmission placentaire peut également s’effectuer.

L’anaplasmose n’est pas une zoonose.

Signes cliniques

Cardiovasculaire: anémie profonde, tachycardie et dyspnée. Congestion des muqueuses et jaunisse.

Gastrointestinal: anorexie et diarrhée mucoïde, atonie du rumen et salivation excessive.

Urinaire: il n’y a pas d’hémoglobinurie

Neurologique: frissons, fasciculations, ataxie, convulsions et syncopes

Reproductif: avortement, infertilité, agalactie

Autre: parésie, paralysie générale, toison rêche, perte de poids

Les signes sont souvent exacerbés par l’exercice. Si les animaux sont stressés excessivement lors de l’examen clinique il y a risque de mort subite.

Diagnostic

Le diagnostic définitif repose sur l’identification de l’organisme à l’intérieur de l’érythrocyte sur un frottis sanguin coloré au Giemsa. Un résultat positif est décrit comme <5% des cellules infectées et des signes d’anémie. Le nombre de cellules infectées double toutes les 24-48 heures et peut atteindre 90%.

Le degré de parasitémie est moins élevé chez les moutons et les chèvres.

Le test international est la fixation de complément, mais ce test manque de sensibilité.

Lors de la nécropsie, les carcasses sont émaciées et le sang est trop liquide. Il y a souvent une jaunisse et la rate est engorgée à cause de l’anémie profonde. Il peut y avoir des effusions séreuses dans les cavités.

L’urine est jaune foncée/brune à cause de la présence de bilirubine. L’absence d’hémoglobinurie/d’hématurie est un signe utile pour distinguer cette maladie des diagnostics différentiels.

Traitement

L’oxytétracycline et l’imidocarb sont très efficaces et un traitement immédiat assure la survie de la majorité des animaux touchés. L’utilisation de l’imidocarb n’est pas autorisée dans tous les pays.

Un traitement de support avec des transfusions sanguines et des stimulants d’appétit seront peut-être requis.

Un traitement de longue durée avec une combinaison d’oxytétracycline et d’imidocarb peut parfois éliminer le statut de porteur de la maladie. Mais un essai clinique a démontré que l’oxytétracycline n’était pas efficace dans ce rôle.

Contrôle

Des vaccins contre l’anaplasmose sont disponibles, dérivés du sang de bovins infectés. Des formes vivantes et atténuées sont disponibles.

La détection et l’abattage, ou le traitement des animaux porteurs est indispensable pour le contrôle de la maladie.

Il faut porter de l’attention lors de procédures vétérinaires ou d’élevage pour éviter la transmission iatrogénique avec des instruments contaminés.

Le contrôle de tiques est possible mais représente une méthode de contrôle chère.

Références


CABIlogo

Cet article est tiré du Manuel de la Santé et de la Production Animale (The Animal Health & Production Compendium), publié en ligne par CABI à l'occasion du Projet OVAL.

Fiche technique utilisée: Anaplasmosis] accédée le: juin 2, 2011







Coetzee et al (2005) Comparison of three oxytetracycline regimes for the treatment of persistent Anaplasma marginale infections in beef cattle. Veterinary Parasitology 127:61-73.