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Connu sous le nom de: '''''DHV'''''
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Agent étiologique: '''Virus de l'hépatite du canard de type 1 et 3 - DHV-1 - DHV-3'''
  
 
==Introduction==
 
==Introduction==
L’agent étiologique de l’hépatite virale de la dinde est un virus de la famille des '''picornavirus''' non classifié.
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L’hépatite virale du canard est due à au moins 3 virus dont le plus commun et le plus répandu est le virus de l’hépatite du canard (DHV pour Duck Hepatitis Virus) de type 1. Le virus est à l’origine d’une infection létale des canetons, donnant lieu à opisthotonos et hépatite.
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==Animaux touchés==
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Seuls les '''canards''' sont touchés. DHV-1 infecte les canetons de moins de 6 semaines d’âge et se répand rapidement dans le troupeau. Il correspond à la forme la plus virulente.
  
La maladie est très contagieuse mais '''souvent sous-clinique'''.
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DHV-2, un astrovirus et non pas un entérovirus, n’a été décri qu’au Royaume Uni chez les canards en pleins champs.
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L’hépatite du canard n’est pas une zoonose.
  
 
==Distribution==
 
==Distribution==
La maladie a été décrite au Canada, aux Etats-Unis d’Amérique, en Italie et au Royaume Uni. La surveillance de la maladie est difficile de par sa forme sous-clinique, et donc sa distribution est probablement plus vaste.
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DHV-1 est modiale
  
La transmission se fait par les fientes de façon directe ou indirecte. La transmission verticale est aussi possible.
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DHV-2 n’a été décri que dans le Norfolk, Royaume Uni, et il n’y a pas eu d’épidémie depuis les années 1980.
  
==Animaux touchés==
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DHV-3 n’a été décri qu’aux Etats Unis d’Amérique.
La maladie n’affecte '''que la dinde''' (''Meleagris gallopav''), principalement les dindonneux de moins de 6 semaines.
 
  
 
==Signes Cliniques==
 
==Signes Cliniques==
Les signes possibles sont : '''anorexie, perte de poids, dépression et mort subite'''. Si une héptopathie se développe, il peut aussi y avoir des signes neurologiques.  
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'''Morts subites, opisthotonos, parésie, paralysie, enophtalmie'''.  
  
Une réduction de l’éclosion et une chute de la ponte peuvent aussi être présents.
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L’infection par DHV-1 est la plus virulente. La morbidité est de 100% et la mortalité atteint 95% jusqu’à une semaine d’âge, 50% de 1-3 semaines d’âge et devient ensuite négligeable. La mort survient généralement dans les 1-2 heures suivant le début des signes cliniques.
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La mortalité pour l’infection par DHV-2 est plus basse, et n’atteint que 20%.
  
 
==Diagnostic==
 
==Diagnostic==
La maladie est caractérisée par une '''nécrose hépatique multifocale''' et par des lésions grises qui peuvent être de quelques millimètres de diamètre. Il peut aussi y avoir une nécrose pancréatique lors de l’examen nécropsique. Les lésions pancréatiques sont roses-grises et circulaires et peuvent être très étendues. Dans les cas les plus graves il y a souvent des hémorragies et une congestion vasculaire.
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Lors de la '''nécropsie''', le foie est hypertrophié, apparait verdâtre et affiche des hémorragies ecchymotiques.
  
'''Microscopiquement''' : il y a une vacuolisation, une infiltration de cellules mononucléaires et une prolifération des voies biliaires. Le sang s’accumule souvent autour du point de nécrose, et les cellules nécrotiques sont visibles parmi les leucocytes. Les cellules réticuloendothéliales forment souvent des cellules géantes.  
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Un gonflement de la rate et des reins et des hémorragies cutanées peuvent aussi souvent être observées.
  
Le virus peut être '''isolé''' du foie, du pancréas, de la rate, des reins ou des fientes. Le foie est le tissu préféré. Les tissue homogénéisés sont inoculés dans des œufs embryonnés de poule et on observe ensuite une mort embryonnaire et une congestion, ou le jaune d’œuf est prélevé pour analyse. Le virus peut être isolé jusqu’à 28 jours suivant l’infection.
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L’'''examen histologique''' révèle une nécrose et une infiltration inflammatoire des cellules hépatiques.
  
==Traitement et prévention==
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Le foie de canetons peut être inoculé sur des œufs embryonnés ou des cultures cellulaires pour confirmer la présence du virus.
Il n’existe '''aucune méthode de traitement ou de prévention spécifique'''. Des efforts peuvent être faits pour réduire le stress et la contamination fécale.
 
  
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'''L'immunofluorescence''' directe confirme la présence de DHV-1.
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==Traitement==
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Gough, R.E. and McNulty, R.S. (2007) '''Picornaviridae'''. In: ''Poultry Diseases'', 6th Edition (eds. Pattison, M., McMullin, P., Bradbury, J., Alexander, D.) Saunders, Elsevier, pp 350-358
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L’hépatite du canard est inscrite dans la classe B des maladies par l’Office internationale des Epizooties. Ceci implique que les canards à l’export doivent avoir un certificat vétérinaire international qui certifie qu’ils sont indemnes de la maladie et qu’ils ne présentent aucun symptôme. Le statut vaccinal doit aussi être révélé.  
  
Guy, J.S. (2008) '''Turkey Viral Hepatitis'''. In: ''Diseases of Poultry'', 12th Edition (eds. Saif, Y.M., Fadly A.M., Glissen J.R., McDougald L.R., Nolan L.K., Swayne D.E.) Wiley-Blackwell, pp 426-430
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==Références==
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Gough R.E. and McNulty, M.S. (2007) '''Picornaviridae'''. In: ''Poultry Diseases'', 6th Edition (eds. Pattison, M., McMullin, P., Bradbury, J., Alexander, D.) Saunders, Elsevier, pp 350-359
  
{{Reviewed
+
Woolcock, P.R. (2008) '''Duck Hepatitis'''. In: ''Diseases of Poultry'', 12th Edition (eds. Saif, Y.M., Fadly A.M., Glissen J.R., McDougald L.R., Nolan L.K., Swayne D.E.) Wiley-Blackwell, pp 373-384
|by = Prof Dave Cavanagh BSc, PhD, DSc
 
|date = aout 23, 2011
 
|english = [http://en.wikivet.net/Turkey_Viral_Hepatitis Turkey Viral Hepatitis]
 
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[[Catégorie:Oiseaux]]
 
[[Catégorie:Oiseaux]]

Version du 13 octobre 2011 à 15:55

Connu sous le nom de: DHV

Agent étiologique: Virus de l'hépatite du canard de type 1 et 3 - DHV-1 - DHV-3

Introduction

L’hépatite virale du canard est due à au moins 3 virus dont le plus commun et le plus répandu est le virus de l’hépatite du canard (DHV pour Duck Hepatitis Virus) de type 1. Le virus est à l’origine d’une infection létale des canetons, donnant lieu à opisthotonos et hépatite.

Animaux touchés

Seuls les canards sont touchés. DHV-1 infecte les canetons de moins de 6 semaines d’âge et se répand rapidement dans le troupeau. Il correspond à la forme la plus virulente.

DHV-2, un astrovirus et non pas un entérovirus, n’a été décri qu’au Royaume Uni chez les canards en pleins champs.

L’hépatite du canard n’est pas une zoonose.

Distribution

DHV-1 est modiale

DHV-2 n’a été décri que dans le Norfolk, Royaume Uni, et il n’y a pas eu d’épidémie depuis les années 1980.

DHV-3 n’a été décri qu’aux Etats Unis d’Amérique.

Signes Cliniques

Morts subites, opisthotonos, parésie, paralysie, enophtalmie.

L’infection par DHV-1 est la plus virulente. La morbidité est de 100% et la mortalité atteint 95% jusqu’à une semaine d’âge, 50% de 1-3 semaines d’âge et devient ensuite négligeable. La mort survient généralement dans les 1-2 heures suivant le début des signes cliniques.

La mortalité pour l’infection par DHV-2 est plus basse, et n’atteint que 20%.

Diagnostic

Lors de la nécropsie, le foie est hypertrophié, apparait verdâtre et affiche des hémorragies ecchymotiques.

Un gonflement de la rate et des reins et des hémorragies cutanées peuvent aussi souvent être observées.

L’examen histologique révèle une nécrose et une infiltration inflammatoire des cellules hépatiques.

Le foie de canetons peut être inoculé sur des œufs embryonnés ou des cultures cellulaires pour confirmer la présence du virus.

L'immunofluorescence directe confirme la présence de DHV-1.

La séroneutralisation peut aider à surveiller la vaccination et l’épidémiologie de la maladie.

Traitement

Aucun traitement n’est efficace s’il y a infection.

Prévention

Un vaccin est disponible contre DHV-1. Deux à trois inoculations peuvent être nécessaires. Des formes de vaccin vivant, atténué ou inactivé existent.

Une isolation stricte durant les premières 5 semaines de vie permet de prévenir la maladie.

Les virus résistent à l’inactivation par la chaleur, l’acide et certains désinfectants. Seuls le phénol à 5% et le formaldéhyde sont efficaces.

L’hépatite du canard est inscrite dans la classe B des maladies par l’Office internationale des Epizooties. Ceci implique que les canards à l’export doivent avoir un certificat vétérinaire international qui certifie qu’ils sont indemnes de la maladie et qu’ils ne présentent aucun symptôme. Le statut vaccinal doit aussi être révélé.

Références

Gough R.E. and McNulty, M.S. (2007) Picornaviridae. In: Poultry Diseases, 6th Edition (eds. Pattison, M., McMullin, P., Bradbury, J., Alexander, D.) Saunders, Elsevier, pp 350-359

Woolcock, P.R. (2008) Duck Hepatitis. In: Diseases of Poultry, 12th Edition (eds. Saif, Y.M., Fadly A.M., Glissen J.R., McDougald L.R., Nolan L.K., Swayne D.E.) Wiley-Blackwell, pp 373-384