Riemerella anatipestifer
Précedemment connu sous le nom de: Moraxella anatipestifer - Pasteurella anatipestifer - Pfeifferella anatipestifer
Connu sous le nom de: Septicémie du canard - Grippe de l'oie - Sérosite Infectieuse - Maladie du Nouveau Canard - Riemerellose
Introduction
Riemerella anatipestifer est une bactérie à Gram négatif qui entraine une septicémie chez les canards et les oies. Ceci entraine une mortalité élevée et des pertes économiques considérables à cause des fatalités et de la condamnation des carcasses.
Il y a 21 sérotypes connus de la bactérie, et pas de réactivité croisée. De nombreux sérotypes sont parfois présents lors d’une épidémie.
R. anatipestifer n’est pas une zoonose.
Distribution
Mondiale, à travers la Chine, la Thailande, Taiwan, les USA, le Royaume Uni, l’Allemagne, la Hongrie et dans la plupart des autres pays producteurs de volaille.
La transmission se produit par les oiseaux et les locaux infectés, l’agent infectieux étant secrété dans les écoulements du nez et des sinus. L’infection se propage rapidement dans les espaces confinés.
Les canetons en bonne santé peuvent porter la bactérie de manière asymptomatique dans leur système respiratoire.
Animaux touchés
Les canards et les oies sont les hôtes principaux de la maladie, mais la dinde, le poulet, le faisan, la pintade, la caille et le cygne peuvent aussi être touchés.
Les oiseaux de 1-8 semaines sont le plus souvent infectés.
Signes Cliniques
Une infection systémique est courante. L’infection peut aussi être localisée dans les articulations et la peau dans les cas chroniques. L’oviducte de jeunes poules peut aussi être infecté et ceci peut endommager le système reproducteur de façon permanente. Ceci empêche la formation et le passage des œufs et les poules deviennent des "pondeuses aveugles" à l’âge adulte.
La maladie est multisystémique et comprend une diarrhée verdâtre, une anorexie, un retard de croissance, un écoulement nasal, une toux, une agitation, une polydipsie, une ataxie, une hypermétrie, une faiblesse, des tremblements et un gonflement des membres. Des signes neurologiques apparaissent lorsque l’organisme traverse la barrière sang-cerveau.
Il y a parfois une conjonctivite, une chémose, une inflammation de la sclère et un écoulement oculaire. Si la maladie est avancée, les jeunes oiseaux peuvent souffrir de convulsions caractéristiques.
La mortalité chez les canetons et les oisons peut atteindre 75%. La mort survient dans les 12-24 heures suivant le début des signes cliniques.
Lésions
Lors de la nécropsie, on observe un exsudat fibrineux jaune-blanc sur le cœur, le foie et les sacs aériens. Les sacs aériens peuvent aussi contenir un exsudat caséeux et chez les femelles, les oviductes peuvent contenir un bouchon caséeux. Ce même exsudat jaunâtre peut être trouvé dans le tissu nerveux et dans les articulations et la peau dans les cas chroniques, entrainant une dermatite en nid d’abeille. Les carcasses sont septicémiques et congestionnées.
L’histopathologie révèle les surfaces séreuses du péricarde, des sacs aériens et du foie infiltrés par des cellules mononucléaires et hétérophiliques. Des cellules géantes multinucléaires peuvent se développer dans les sacs aériens et la peau dans les cas chroniques.
Diagnostic
L’historique, les signes cliniques et les lésions peuvent suggérer un diagnostique, mais les lésions ne sont pas spécifiques.
R. anatipestifer peut être isolé facilement à partir du cerveau, du cœur, du sang, des sacs aériens, du foie ou de l’oviducte, et des colonies non-hémolytiques se forment dans un milieu de soja enrichi au sang de mouton ou au sérum bovin. Idéalement, l’incubation se fait sous 5% de dioxyde de carbone. Le sérotype peut être déterminé par agglutination ou précipitation sur gel d’agarose.
Un test PCR a aussi été développé.
L’ELISA et l’agglutination dans un tube de sérum permettent la détection d’anticorps, et l’ELISA est la méthode la plus sensible.
Traitement
L’enrofloxacine, la lincomycine, la novobiocine, la pénicilline procaine, et la trimethoprim-sulphonamide peuvent être utilisés, soit en injectable ou dans la nourriture. Dans certains pays, l’utilisation des quinolones est interdite.
Un test de sensibilité aux antibiotiques doit être effectué avant tout traitement.
Contrôle
Un vaccine multivalent existe sous forme vivant ou inactivé. La forme vivant est administrée par spray aérosol lorsque les oiseaux ont un jour, et la forme inactivée est administrée par 2 injections à 2 et 3 semaines d’âge.
La prévention de la maladie repose aussi sur la gestion du troupeau, l’hygiène, et la prévention du stress.
Références
Ryll, M., Christensen, H., Bisgaard, M., Christensen, J. P., Hinz, K. H., Köhler, B (2001) Studies on the prevalence of Riemerella anatipestifer in the upper respiratory tract of clinically healthy ducklings and characterization of untypable strains. J Vet Med. Series B, 48(7):537-546; 34
Sandhu, T., Harry, E. G (1981) Serotypes of Pasteurella anatipestifer isolated from commercial White Pekin ducks in the United States. Avian Diseases, 25:497-502.